vendredi 13 juin 2014

Dans la jungle

SAO PAULO - Douanes franchies sans pépin, l’heure est finalement arrivée de partir à la rencontre de la plus grande ville du Brésil, voire des Amériques.  La grande région métropolitaine de São Paulo est habitée par 21 millions d’habitants. Cela la classe au neuvième range de toutes les villes au monde en matière de démographie.  Une vraie jungle, quoi.

Premier objectif: il faut trouver le moyen le plus efficace pour se rendre au Arena Corinthians, stade qui accueille le premier match de ce Mondial dans environ neuf heures, soit à 17h heure locale. Nous n’avons pas de temps à perdre dans le métro ni les autobus de ville, car il faut également récupérer notre accréditation - quelque part  près du stade - pour ensuite s’installer pour le match, sans oublier que la cérémonie d’ouverture entame le bal à 15h. Tout ça en trimbalant nos valises aussi.  Car il faut savoir que nous reprenions un avion  le soir même, à 22h35, pour nous rendre à Salvador, notre prochaine destination.

Photo: Patrick Woodbury
Déjà à notre arrivée en sol brésilien, une forte présence des forces de l'ordre assurait notre sécurité. Pendant le Mondial, 170 000 policiers municipaux, militaires et du secteur privé feront de même pour les millions de touristes attendus.




Oui oui, nous savons. Beaucoup de vas et vient au cours des premiers jours de notre voyage.

Mais pour des mordus du foot, il était impossible de manquer le match d’ouverture opposant le Brésil à la Croatie.  Impossible aussi de manquer le match retour de la finale de 2010 entre L’Espagne et les Pays-Bas le lendemain à Salvador, à quelque 1500 km de notre point de départ... Bref, un must.

Avant ce match cependant, il fallait figurer nos déplacements à São Paulo. Après tout, le chaos total allait nous attendre dans cette jungle urbaine, avait-on lu au préalable. Certains médias avaient notamment dénoncé la piètre qualité des aéroports.  Même le plus grand joueur de l’Histoire du foot et l’ambassadeur de la Coupe du monde, le Brésilien Pelé, avait manifesté de vives inquiétudes deux mois avant le premier coup de sifflet. «C’est honteux. Le Brésil a eu sept ans pour se préparer et les aéroports sont toujours en construction. Voilà pourquoi je suis inquiet», avait-il déclaré.

Eh bien non. Outre la longue lignée aux douanes, le bordel anticipé n’a pas eu lieu. Anyway, je doute que Pelé - avec tout le respect que j’ai pour lui - emprunte le même chemin que le commun des mortels lorsqu’il passe par l’Aéroport international de Guarulhos... Donc, aucun chaos, reste toutefois qu’il fallait se rendre au stade comme je mentionnais ci-dessus.

Ayant lu quelque part au préalable que le Brésil fournirait des navettes entre l’aéroport et les stades, nous avons décidé de choisir ce mode de transport pour se rendre à bon port, sans maux de tête.  Fallait bien apprivoiser São Paulo en douceur. À notre sortie de l’aéroport, nous apercevons le Airport Bus Service. Puisque ce nom est en anglais, forcément, il s’agit de la bonne place. Allons voir...

Au comptoir, une jeune femme nous accueille avec un sourire... et pas un mot en anglais. Elle ne s’exprime qu’en portugais. Grâce à des gestes et un simili portugais parlé, nous arrivons à lui faire comprendre que nous sommes des journalistes et que nous cherchons la navette pour nous rendre au stade.

Elle hoche la tête. Nous sommes à la bonne place.

«36,50 Real por favor.»

Ah bon, la navette exclusive entre l’aéroport et le stade, instaurée par le gouvernement à l’occasion du Mondial,  coûte environ 18$ C. Ce n’est pas gratuit? Ah bon. Sauf qu’on apprend que le trajet dure une heure.  L’Arena Corinthians est situé à l’extérieur du centre-ville. Une autre Place TD comme à Kanata où les équipes professionnelles oeuvrent loin de la civilisation.

Photo: Patrick Woodbury
Étant donné la longueur du trajet, notre fatigue accumulée et le désir de se rendre le plus rapidement possible à destination, nous décidons de prendre la navette. Départ à 10h. C’est le tout premier trajet offert en cette Coupe du monde. Parfait. On devrait arriver vers 11h. Bref, amplement à temps pour le spectacle d’ouverture à 15h.  Il faut simplement cueillir notre accréditation.

What could go wrong...

-Jean-François Dugas



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire